vendredi 6 janvier 2012

Un discours imagé (volet " immigration" du programme FN)

Belles paroles pour discours haineux : être raciste, ça se dit comme ça…
… par de belles comparaisons

Faire du novateur, de l’anti conventionnel, voire du révolutionnaire avec du raciste, bref, quelque chose de bien avec quelque chose qui ne s’assume pas,  ça passe par des métaphores.
Quand le FN dit que « Le mur du silence et du mensonge se fissure », il en fait une belle. Celle-ci compare le fait de ne pas penser que l’immigration est un sujet « central » à quelque chose de solide, fait de briques, voire de béton, qui nous enferme et qui a été construit par quelqu’un (oui, parce qu’un mur, ça ne pousse pas tout seul dans la nature).
Cette image insinue donc l’idée que quelqu’un (qui ?) a construit une impossibilité majeure à aborder le sujet de l’immigration, aussi dure et opaque qu’un mur. Elle dit aussi que qui ne pense pas tout le temps à l’immigration comme problème majeur est emmuré (si ce n’est borné). Et le Front National vient « fissurer » ce mur pour nous… L’imaginaire collectif renvoie spontanément au Mur de Berlin courageusement brisé par les révoltes allemandes pour ouvrir l’Allemagne de l’Est à l’Occident. Il y a d’autres murs en Palestine aussi…
Bref, grâce au FN, on est « désemmuré » parce qu’on parle enfin de l’immigration. Merci, Marine…
On peut aussi cependant penser au grand méchant loup des trois petits cochons, qui s’essouffle devant la brique. Et puis enfin, on a le droit de considérer qu’on n’est pas emmuré quand on ne pense pas que l’immigration est le problème majeur de la France. Au choix…

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