vendredi 6 janvier 2012

Un programme d'amour et d'argent (volet « Immigration » du programme du frontiste)


Un programme d’amour et d’argent…
Bien évidemment, tous ces constats amènent à l’exposé de mesures, au nombre de 5, dont ne reprendra pas la liste, parce qu’on n’est pas là pour faire la propagande de Marine. Ce sont des mesures dont on cache bien évidemment la brutalité.
…Vous avez dit « codéveloppement » ?
Les mesures s’énoncent sous la forme d’une liste de verbes à l’infinitif (à deux exceptions près). Et, chose étonnante parce qu’elle semble altruiste, le numéro 4 de la liste est « Mettre en œuvre une politique de codéveloppement ». Ça sonne presque comme de l’alter-mondialisme. C’est vrai ça, le préfixe « co » dans « codéveloppement » souligne qu’on envisage d’agir avec l’autre (comme dans « cohabiter » par exemple au hasard). Et puis, « mettre en œuvre » décrit une action dans un processus actif. C’est presque boy-scout… autant dire suspect.
Et en effet, en quoi consiste cette politique de « codéveloppement » ? Tout d’abord, il s’agit de « Coupler le retour des immigrés avec l’aide à leur pays d’origine, proportionnelle à leur coopération en la matière ».  La rhétorique (Port-Royal et autres…) dit – en très gros- qu’on met en première position ce qui est admis, ce dont on parle et sur quoi on ne revient pas, et en deuxième position l’information nouvelle, celle qu’on retient aussi. Tout tourne autour du mot « avec ». Ce qui est en deuxième : l’aide qu’on donne au pays d’origine des immigrés. Quel humanisme au Front National…. Ça c’est sûr, au Front, on a le souci de l’autre, et même de l’étranger.
Mais… et c’est là que les bactéries attaquent encore, qu’est-ce qui est en première position ? « Le retour des immigrés ». En gros, ce qui est admis, ce sur quoi on ne revient et qui ne nécessite pas de débat, c’est le retour des immigrés dans leur pays d’origine.
Mais alors, quid de l’aide internationale et du « codéveloppement » ? En clair : plus un pays aide la France à renvoyer ses étrangers, plus on l’aide. Cette phrase c’est :  « blablablabla le retour des immigrés blablabla ».

La deuxième manière de « Mettre en œuvre une politique de codéveloppement », c’est un paquet de mots incompréhensibles : « Prendre l’initiative d’organiser régulièrement une conférence euro-africaine réunissant les pays concernés afin de déterminer les besoins et de mettre en œuvre les moyens destinés à fixer les populations attirées par les richesses de l’Europe, dans leurs pays d’origine ».
Bon, notons d’abord que ce n’est pas « organiser », mais « prendre l’initiative d’organiser » : on veut bien être actif mais pas trop.
Mais surtout, la phrase est longue, donc suspecte : on noie le poisson, on masque. Mais quoi ? Où est l’information principale ici ? Celle qui vient en deuxième, en dernier, le complément du verbe « organiser » ? on a une « conférence » mais pour quoi faire ? Pour « déterminer les besoins », et « mettre en œuvre les moyens », mais les moyens pour quoi faire ? Et c’est là que l’information essentielle arrive, c’est-à-dire après 3 lignes de bla bla : « fixer les populations (…) dans leur pays d’origine ». Pour le dire à la Coluche : « Dis-moi combien tu as besoin de moi, je t’apprendrai à rester dans ta mouïse ».

En gros, le « codéveloppement » du FN c’est « Retourne dans ton pays mais surtout «restes-y » !».

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